Voilà un reportage que j'ai réalisé les 31 Août et 1er Septembre 2007 entre Tournon et Lamastre, lorsque j'ai rendu visite à ce pionnier, sans imaginer ce qui se tramait alors.
La météo ne s'est pas trompée, le soleil brille ce dernier jour
d'Août. En début d'après midi, me voilà débarquant à Tournon sur Rhône, armé d'un reflex et de cartes IGN, bien décidé à immortaliser ce train à voie métrique de l'ancienne compagnie du CFD
Vivarais, plus connu sous le nom de «Mastrou».
La ligne part de la gare de Tournon, accolée à la ligne SNCF Lyon- Nîmes par la rive droite, où s'effectuait
autrefois le transbordement des marchandises et des voyageurs entre les CFD et le PLM. Maintenant, seule la gare du CFV, nom actuel de la compagnie qui exploite le Mastrou, reçoit encore des
voyageurs.
A la sortie de la gare, la ligne à voie métrique s'imbrique dans celle à voie normale grâce à un troisième
rail pour parcourir les deux premiers kilomètres comprenant un tunnel et un pont sur le Doux, bien large au niveau du confluent avec le Rhône.
Mais aussitôt passé le pont, à St Jean-de-Muzols, la voie métrique bifurque vers l'Ouest, quittant l'artère
PLM pour s'enfoncer vers la haute Ardèche, en direction de Lamastre.
Autrefois, la ligne continuait au-delà de Lamastre, jusqu'à St Agrève et Dunières, via le Cheylard où se
situait le grand dépôt de la compagnie.
La partie haute de la ligne est exploitée en touristique entre St Agrève et Dunières par
le Chemin de Fer du Haut Velay. Un projet de raccordement des deux trains touristiques est en projet.
Mais revenons à la partie basse où le Doux à l'air d'une paisible rivière coulant dans une large
vallée.
Mais quatre kilomètres plus haut, les pentes se redressent et la vallée se rétrécit en de profondes et
sinueuses gorges, au fond desquelles le chemin de fer se fraye un chemin. Les ouvrages d'art se succèdent, la voie surplombe souvent le vide au dessus d'un mur.
Les rampes atteignent les 25‰ par endroits. Si l'autorail les avale sans coup férir, il
n'en est pas de même pour le train à vapeur dont la vénérable 030+030 Mallet s'époumone devant sa rame.
A mi-parcours, la vallée s'élargit et voici le village de Boucieu-le-Roi.
Le train à vapeur entre en gare…
La vallée reste ouverte quelque temps avant de se refermer sur la deuxième partie du
parcours.
Le paysage est moins impressionnant que dans les gorges, mais il a fallu recourir à la maçonnerie pour couper
les méandres serrés du Doux. Deux viaducs enjambent la rivière pour s'affranchir de courbes trop serrées.
Sur la fin du parcours, le relief s'adoucit et la voie se perd dans la campagne.
Dans la cour d'une ferme Vivaroise
Peu avant Lamastre, la voie fait une dernière boucle dans la campagne avant d'entrer dans
la ville.
Enfin, voici Lamastre, avec son Bâtiment Voyageurs qui n'a rien perdu de son charme
d'antan
La machine arrive en gare, puis elle est dételée pour être virée sur la plaque
tournante.
Lamastre, terminus, tout le monde descend !
Pour retourner la machine, point de système mécanique, mais de l'huile de coude:
Plus loin, la ligne n'existe plus, la plateforme est toujours là mais la végétation a pris
le dessus, si ce n'est la route, voire des maisons !
Le voyage s'arrête là, il faut songer à rentrer. Mais je reviendrai, promis !!!
Un grand merci au personnel salarié et bénévole du Mastrou qui a répondu à toutes mes questions et conseillé
sur certains points photos.